Tout Simplement Noir : tout simplement drôle

undefined 6 juillet 2020 undefined 11h32

Louis Haeffner

Jean-Pascal, J-P pour les intimes, est un comédien et rappeur au succès relatif, qui a une grande idée : mettre en place la première grande marche des Noirs en France. Pour ce faire, il a besoin d'un peu de publicité, et va alors à la rencontre de tous les acteurs et actrices du milieu, de Claudia Tagbo à Soprano en passant par son pote Ramzy.

C'est là que les galères commencent pour J-P. Non pas parce qu'il se heurte à des refus, loin de là, tout le monde est plutôt chaud pour venir à sa marche et en faire la promotion (comme tous ces "guests" ont été faciles à convaincre de faire le film dans la "vraie vie" d'ailleurs), mais parce que son organisateur est d'une maladresse absolument confondante, et que ce faisant il trouve le moyen d'offenser à peu près tout le monde en faisant lui-même preuve d'un communautarisme inconscient mais problématique : par exemple, il ne souhaite pas étendre sa marche aux Maghrébins, ou aux femmes noires, le tout avec une naïveté tout à fait hilarante. 

Au-delà du message politique et humaniste que le film, à prendre évidemment au second degré (Fary n'est pas vraiment un opportuniste qui ne cherche qu'à faire le buzz), véhicule, au-delà de l'aspect quelque peu complexe de la situation des communautés en France (J-P veut les distinguer, alors qu'il faudrait les englober, mais peut-être qu'en les distinguant, on les célèbre etc.) et de son traitement intelligent dans le métrage, Tout Simplement Noir est avant tout un film où l'on rigole, de bon cœur, librement et sans arrière pensée. Pourquoi est-ce aussi simple ? Parce que Jean-Pascal Zadi et John Wax donnent la parole à tout le monde, et que chacun met au jour ses propres contradictions, avec une autodérision naturelle. 

Tout Simplement Noir ne donne pas de leçons, ne dit pas comment il faut traiter l'une ou l'autre communauté en France, il traite tout le monde de la même façon, comme des êtres humains ayant leurs spécificités certes, mais surtout comme des êtres humains ayant cette humanité à partager, une humanité dont l'humour serait le premier des traits communs.