Dont f**k with cats, lorsque la réalité se mue en thriller sur Netflix

undefined 14 janvier 2020 undefined 17h09

Sarah Tralci

Si Internet est rempli de contenu choquant et subversif (vidéos violentes, harcèlement, porno accessible à tous, etc...), il y a une chose sur laquelle tous les internautes (ou presque) s'accordent : les chats. YouTube, Facebook, Instagram : ils sont absolument partout. Alors imaginez si quelqu'un s'avise de toucher à ces petites boules de poils. L'histoire de Don't F**k With Cats : Un tueur trop viral, part de là.

 
Un synopsis glaçant

Tout commence avec une vidéo sordide sur YouTube, celle d'un homme qui se filme, dans sa chambre, en train d'étouffer deux chatons dans des sacs en plastique. Son visage est dissimulé, et l'on n'y voit rien d'autre qu'un acte de cruauté gratuit et incompréhensible. La vidéo fait le buzz, et se forme alors le plus improbable des groupes d'investigation : une centaine d'amis des animaux, avec pour seul objectif de « trouver le tueur de chats à l'aspirateur... pour la justice ». Les membres communiquent par posts interposés, cherchant à tout prix des indices qui pourraient indiquer l'identité du tueur de chatons.

En 2012, une nouvelle vidéo est publiée, avec le même individu se filmant en train de tuer un homme sur son lit à coups de pic à glace. Quelques temps plus tard, le parti conservateur puis le parti libéral canadiens reçoivent des membres humains par la poste. L'affaire fait le tour du monde et la police entre finalement en jeu, sous les yeux des enquêteurs de Facebook qui ne perdent pas une miette de l'affaire.

Un pari réussi

Mark Lewis, le producteur de la série, nous avait prévenus : « Elle se regarde comme un véritable thriller. » Et il a réussi son pari. Peu importe que l'on connaisse déjà l'histoire, on y est happé de bout en bout. La série est bien menée et met le spectateur en haleine dès les premières minutes, et ce jusqu'à la toute fin de l'épisode.

Quand le fait divers interroge le spectateur

Mais là où Don't f**k with cats se démarque, c'est dans la problématique qu'elle pose à son spectateur. Alors que l'une des internautes interviewé.e.s exprime ses craintes selon lesquelles elle et son groupe auraient poussé le tueur à récidiver de par l'attention qu'ils lui portaient, elle nous pointe également du doigt. Internet, aussi incroyable soit-il, est le réceptacle de milliers d'horreurs qui sont partagées chaque jour sur les réseaux. Or, relayer les contenus choquants, donner une attention démesurée à ces gens, n'est-ce pas nourrir leur déraison ? N'est-ce pas leur donner exactement ce qu'ils veulent ? Être regardé.e.s ? Sommes-nous, finalement, acteurs de ces tragédies que l'on pointe du doigt avec tant d'indignation ?

La série nous laisse ainsi avec cette question ouverte, brûlante, qui nous tourmentera bien au-delà des actes relatés dans ce fait divers.