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Le Soleil de trop près, un drame social touchant qui parle (vraiment) de schizophrénie

undefined undefined 23 septembre 2022 undefined 17h54

undefined undefined 28 septembre 2022 undefined 15h27

Louis Haeffner

La schizophrénie peut revêtir beaucoup de formes, mais les plus communes sont assez reconnaissables : sentiment de toute puissance intellectuelle, mythomanie, accès de violence verbale mais parfois aussi physique, paranoïa… rien de très réjouissant pour les proches, certes, mais les effets de la médication sont parfois pires. Mon pote m'a expliqué un jour, dans un moment de lucidité : « Je sais que je suis mieux pour les autres quand je prends mes médocs, mais je suis épuisé, je fais que dormir, je suis à moitié mort, mon cerveau est éteint, du coup au bout d'un moment j'arrête, j'ai besoin de me sentir vivant ».

Dans Le Soleil de trop près, le héros, Basile, sort tout juste de l'hôpital psychiatrique. C'est sa sœur – incarnée avec beaucoup de sensibilité par Marine Vacth – qui s'occupe de lui, et l'aide à se réintégrer dans le monde. D'abord réticent, Basile finit par suivre les conseils de son psy, il augmente les doses de son médicament et son comportement change, il se normalise petit à petit, jusqu'à trouver un travail et rencontrer quelqu'un. A ce moment du film, Basile a retrouvé une vie normale, il a même quitté le domicile de sa sœur et vit avec sa compagne. Mais à voler trop près du soleil, on finit par se brûler les ailes, et bientôt le ciel de notre héros va reprendre sa teinte initiale, une sorte de noir violet qui fait immanquablement penser à La Nuit étoilée de Van Gogh.

Pourtant, dans cette sorte de fatalité dramatique sombre et lancinante, la seule lumière capable d'éclairer la nuit provient de Basile lui-même. Pour être exact, c'est plutôt Clément Roussier qui éclabousse le métrage de son talent jusqu'à nous éblouir totalement. Car s'il y a bien quelque chose de positif à tirer de cette histoire d'une triste banalité, c'est le charisme incroyable de son héros. Sorte de mélange improbable entre Jean-Marc Barr et un jeune Gérard Depardieu, il irradie littéralement, imprégnant le film de son énergie et de sa gouaille revendicatrice.

En somme, Le Soleil de trop près, c'est l'histoire ordinaire d'un type extraordinaire, un récit du quotidien qui traite d'une maladie injustement stigmatisée parce que trop méconnue. Un drame social nécessaire, certes, mais c'est aussi un film tendre et joyeux, profondément humaniste, à l'image de son héros.

Le Soleil de trop près, de Brieuc Carnaille
Sortie le 28 septembre