Y’a quoi à Cannes ? Top 5 de nos plus grosses attentes

undefined 29 avril 2024 undefined 17h02

Pierig Leray


5. Limonov de Kirill Serebrennikov (Compétition officielle)

Notre petit chouchou est de retour après un quasi sans-faute depuis Leto en 2018, puis La fièvre de Petrov (notre film de l’année en 2022), La femme de Tchaikovski l’année dernière et désormais l’adaptation du roman éponyme d’Emmanuel Carrère sur la très trouble personnalité d’Edouard Limonov, poète et voyou plongé dans de multiples scandales. On ose donc imaginer le mariage parfait avec la folle mise en scène rock’n’roll de Serebrennikov qui ne devrait pas épargner ce trouble personnage russe. On y croit fort, et pourquoi pas, enfin, décrocher un prix pour Serebrennikov, toujours reparti les mains vides.


4. La prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy (Quinzaine des cinéastes)

Grande réalisatrice française engagée et féministe, Patricia Mazuy avait choqué son monde avec l’excellent Bowling Saturne en 2022 et une terrible scène de féminicide qui continue de hanter. Elle revient à la Quinzaine (on aurait pu l’imaginer en compétition) avec un duo d’actrices exceptionnelles (Hafsia Herzi face à Isabelle Huppert), deux femmes seules, leurs maris emprisonnés, et qui vont se lier d’une trouble amitié. Très peu d’informations ont filtré, on ne peut donc que saliver à l'idée de découvrir ce qui sera, à coup sûr, un moment très fort de la Quinzaine.


3. C’est pas moi de Leos Carax (Cannes première)

On ne présente plus l’immense Leos Carax, complètement envoûté par son Annette il y a 3 ans en ouverture du festival, ou quelques années avant avec le merveilleux Holy Motors, il revient cette fois-ci avec un film très intimiste sur son histoire, son passé, son futur, un film expérimental où l’on va pénétrer les méandres de son âme, projet initié il y a quelques années par le Centre Pompidou qui souhaitait faire une exposition sur son travail (qui n’a jamais eu lieu) après lui avoir demandé de répondre à cette curieuse question : « Où en êtes-vous ? ». Pas loin d’être le plus grand réalisateur français encore en action, cette introspection sera forcément passionnante, et un grand moment de cinéma.


2. Oh Canada de Paul Schrader (Compétition officielle)

Le scénariste de Taxi Driver, le roi du transcendantalisme et de sa quête de rédemption (récemment avec sa trilogie Master Gardener, The Card Counter, et littéralement Sur le chemin de la rédemption) est de retour en compétition, un retour surprise qui doit se justifier par on l’imagine un très grand film et le retour des deux icones hollywoodiennes sur le tapis rouges, Richard Gere et Uma Thurman. Dans la même veine que ses derniers films, un documentariste en passe de mourir va se confier lors d’une ultime interview pour délivrer tous ses secrets les plus sombres sur sa vie passée sous les yeux de sa dernière épouse. Ça s’annonce rude, et terriblement poignant.


1. Megalopolis de Francis Ford Coppola (Compétition officielle)

Immense favori de la compétition, Francis Ford Coppola est en lice pour être le tout premier réalisateur à décrocher 3 Palmes d’or (après Conversation secrète en 1974 puis Apocalypse Now en 1979), et pour le moment, on ne voit pas qui pourrait concurrencer ce pharaonique projet avec Adam Driver en acteur principal. Une unique projection test a été faite aux US, et les retours sont dithyrambiques : « du cinéma qui voit grand », « merveilleux », « un film qui ne ressemble à rien de ce que l’on voit en ce moment », « avant-gardiste, novateur ». On ne sait pas grand-chose de ce projet à part qu’il est une sorte de faux remake du film de Fritz Lang Metropolis, et qu'il se basera sur la vie d’un architecte repensant la ville de New York. Il est incontestablement le film le plus attendu à la fois de Cannes, mais aussi de cette année 2024.


L’on peut également citer le retour d’une des plus grandes réalisatrices britanniques contemporaines Andrea Arnold (Bird, sélection officielle), Lanthimos après Venise et Poor Things revient à Cannes en compétition avec de nouveau Emma Stone (Kinds of Kindness), la comédie musicale de 3 heures de Gilles Lellouche (L’amour ouf en sélection officielle), l’autobiographique dernier film de David Cronenberg avec Vincent Cassel (The Shrouds, sélection officielle), un film de genre gore et français (The Substance de Coralie Fargeat, sélection officielle), le premier film de Laetitia Dosch (Le procès du chien, un certain regard), le Furiosa de Georges Miller (hors-compétition), Guillaume Brac à l’ACID avec Ce n’est qu’un au revoir sur une histoire d’amitié au lycée, un film de mafia taiwanais plein de promesses à la Semaine de la Critique avec Locust de l’artiste américano-taiwanais KEFF, le petit génie du cinéma espagnol Jonas Trueba et The other way around (Quinzaine des Cinéastes) ou encore À son image de Thierry de Peretti également à la Quinzaine, réalisateur de l’excellent Enquête sur un scandale d’État en 2021. Et tant d’autres, avec forcément des surprises et des révélations inattendues. Rendez-vous donc dès le mercredi 15 mai pour suivre le festival de Cannes sur le Bonbon Nuit.