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Y’a quoi à Cannes ? Top 5 de nos plus grosses attentes

undefined undefined 7 mai 2025 undefined 17h00

Pierig Leray


5. Baise-en-ville de Martin Jauvat (Semaine de la Critique)

En pied de nez aux mastodontes de la sélection officielle, on s’excite à découvrir le second long-métrage de Martin Jauvat après l’excellent Grand Paris, sélectionné à l’ACID Cannes en 2022. Jauvat gravit les échelons, et dans la veine de Grand Paris, on espère un nouveau torrent de lose et d’histoires improbables, un film de stoner réjouissant qui va suivre les pas de Sprite, galérien sans permis qui va devoir dragouiller des filles pour pioncer chez elles à côté de son lieu de travail. Ça s’annonce drôlissime, frais, un peu barré, et potentiellement la comédie (il y en a si peu) de cette quinzaine cannoise 2025.


4. Yes de Nadav Lapid (Quinzaine des cinéastes)

Étrangement boudé par la sélection officielle cannoise, notre chouchou de toujours revient avec son troisième long métrage et son personnage "Yes", musicien de rue qui va devoir composer le nouvel hymne national israélien après les attentats du 7 octobre 2023. Comme dans Synonymes, la verve de Lapid sera forcément clinique et bouleversante, à l’instar du Genou d’Ahed, un pamphlet anti-Netanyaou qui s’annonce radical et sans détour, lui qui a toujours défendu son amour pour sa terre natale, mais en opposition systématique au gouvernement en place. Le génie de Lapid est par son sens des mots et du rythme, son Yes forcément un événement archi attendu.


3. Alpha de Julia Ducournau (sélection officielle)

Palme d’or retentissante en 2021 avec la culte et fameuse boulette de l’ami Spike Lee qui balance « Titane ! » en début de cérémonie de clôture, Julia Ducournau revient avec Alpha, son troisième long métrage, et l’impatience est à son paroxysme. On s’imagine le maintien franc du collier du film de genre avec un intriguant synopsis qui ne nous dit pas grand-chose, une gamine de 13 ans voit sa vie retournée lorsqu’elle rentre chez elle avec un tatouage sur le corps. Là où Coralie Fargeat se vautrait dans sa check-list de références avec The Substance, on fait toute confiance à Julia Ducournau pour nous offrir la plus singulière et contemporaine des œuvres qui devrait sans aucun doute soulever les corps et les cœurs.


2. Mastermind de Kelly Reichardt (sélection officielle)

L’intouchable et virtuose Kelly Reichardt signe son grand retour en compétition officielle. C’est simple, que des merveilles à sa filmo (de Showing Up à Wendy & Lucy, de First Cow à Old Joy) et avec Mastermind, Reichardt va pénétrer le cerveau d’un voleur d’œuvres d’art en Nouvelle-Angleterre dans les années 1970. Et vous la voyez comme nous tous l’image finale, en bout de quinzaine, lorsque Juliette Binoche remettra la Palme à Kelly Reichardt : on ose à peine y croire, à peine l’imaginer. Mais au fond de nous, on y croit à mort. Le geste serait une merveille, récompensant à nouveau une femme après justement le Titane de Ducournau, et ce serait si mérité pour la carrière magistrale de Reichardt.


1. Eddington de Ari Aster (sélection officielle)

Comment ne pas s’enflammer à propos du prochain film d'Ari Aster ? Là encore, un réalisateur à la filmographie au presque parfait (Hereditary, Midsommar, Beau is Afraid) qui va sulfater la Croisette avec son Eddington, histoire d’une guerre civile jaillissant d’une confrontation entre un shérif et le maire d’une ville du Nouveau-Mexique. Le film est contemporain (va se dérouler dans les années 2020), et l’on imagine un sujet forcément politico-religieux, radical, une nouvelle plongée dans les méandres obscurs et dégoulinants d’un film qui fâche, d’un film qui brise et divise, annonçant déjà du débat bien sévère. On ne sait rien, mais on attend tout.


D’autres évènements à suivre, avec notamment le grand retour du réalisateur iranien Jafar Panahi et son projet encore totalement secret Un simple accident, le dernier film de Wes Anderson, le nouveau film de Richard Linklater sur Jean-Luc Godard avec Nouvelle Vague, le film de Kirill Serebrennikov sur Josef Mengele, celui de Lav Diaz, le chéri des cinéphiles, avec Magalhaes, ou encore les premiers longs métrages des actrices stars Scarlett Johanson (Eleanor the Great) et Kristen Stewart (The Chronology of Water) en sélection Un certain regard, et pour finir le nouveau film de Christian Petzold, réalisateur allemand que l’on adore avec Miroirs numéro 3 à la Quinzaine des cinéastes. Pour ne citer qu’eux parmi tant d’autres.