feu-follet

Y’a quoi au ciné ? 3 films qu'on a vus avant vous

undefined undefined 20 septembre 2022 undefined 19h00

undefined undefined 21 septembre 2022 undefined 15h36

Pierig Leray

Si tu veux te prendre de l’avant-garde survoltée dans la tronche : Feu-Follet

Le futur en ouverture, le roi agonise sur son lit de mort. Le petit-fils flatule son irrespect autour du vieil homme plongé dans ses souvenirs, celui de quitter une bourgeoisie agonisante pour une bien plus noble mission, celle de devenir pompier. Et à travers cette quête de bonté, rencontrer l’amour bien monté. Liberté et modernité de ton, et au-delà de sa fantaisie parfois déroutante, Feu-Follet interroge en à peine une heure l’emprise colonialiste blanche, la mort d’un fragile écosystème par les flammes, s’amuse de la prétendue virilité hétéro du pompier bien gaulé pour la détourner en une danse phallique et poétique. Le fond, lui, reste féroce, lorsque l’on sait s’aventurer hors de son image au grain "branché". Et tout bascule alors dans une réflexion qui nous dépasse, mais qui fait l’essentiel : interroger.

Pourquoi il faut y aller : Pour la fièvre sexuelle, libre et moderne
Mais d'un autre côté... La déroutante mise en scène peut perdre
Feu-Follet de J.P. Rodrigues
Sortie le 14 septembre


 

Si tu veux te convaincre pour la 26e fois que Hong-Sang Soo est le plus grand : Juste sous vos yeux

C’est d’abord une histoire de sœurs, distancées par la vie, mais complices et heureuses de se revoir. Puis l’une d’elle, starlette télé désormais has-been et dépassée rencontre un metteur en scène connu, qui ne jure que par elle et sa présence pour son prochain film. Comme toujours, le soju coule et délivre les secrets. HSS continue son exploration de l’altérité de la psyché humaine dans une quête effrénée du temps perdu (2 films par an). Rien ne semble s’opposer à l’infinie mélancolie de sa mise en scène, qui s’étend sur un détail d’allure insignifiante pour retourner l’évidence. Il n’y a désormais plus à s’interroger sur la réussite ou non d’un film de HSS, mais juste accepter que sa filmographie trace pas à pas les contours métaphysiques universels de tout âme souhaitant dérouter son chemin auto-programmé d’une société qui n’a plus le temps. Éveilleur de conscience, acteur unique et indispensable à celui qui veut enfin réfléchir sans nuire.

Pourquoi il faut y aller : Ne pas le faire serait sacrilège, Hong-Sang Soo l’immanquable
Mais d'un autre côté... Non, rien du tout, il faut y aller, abruti !
Juste sous vos yeux de Hong-Sang Soo
Sortie le 21 septembre




Si tu veux te rappeler le goût du BN de quatre-heures et les tablées enfumées de tes parents ivres et encore naïfs : Libre Garance !

Ça clope et ça parle de buter Pinochet, la vinasse enivre les discussions révolutionnaires dans des Cévennes encore désertées des randonneurs moralisateurs, c’est les années 80, la naïveté de croire que tout est encore possible. Et Garance, adolescente au milieu de ce rocambolesque marché à gauchos, trouve peu à peu sa place par la certitude d’être là où il faut être. Il y a donc des souvenirs d’été, les engueulades des parents, les BN humides au bord de la rivière, la radio qui grésille, et les amitiés d’un été. Puis l’insouciance se transforme en révélation, le politique et les idées des parents se transcrivent par la parole puis l’acte de Garance, qui comprend imparfaitement où situer la ligne grise entre le facho et le gaucho, le terroriste et le héros, la révolution et la dévotion. Garance qui construit son futur par une aventure fondatrice, non pas par l’accomplissement d’une quelconque mission, mais par une succession d’erreurs et de fausses croyances, de questionnements et d’interrogations, remèdes miracles à l’élévation intellectuelle.

Pourquoi il faut y aller : Pour la formidable Laëtitia Dosch, l’insouciance de l’adolescence et des années 80 qui nous manquent tant.
Mais d'un autre côté... Ça "clichetonne" pas mal, les personnages sont grossis, et la fin docilement ratée.
Libre Garance ! de Lisa Diaz
Sortie le 21 septembre