Cela fait maintenant plusieurs jours qu’en Angleterre, des témoignages glaçants circulent sur les réseaux sociaux – de jeunes femmes, particulièrement, victimes de prises de drogue à leur insu. Depuis ce constat, des groupes d'étudiants de plus de 30 universités – dont Édimbourg, Bristol et Leeds – appellent au boycott des boites de nuit, dans le but de faire pression pour la mise en place de réformes pour sécuriser au mieux la vie nocturne. En boycottant les lieux nocturnes, ces étudiants espèrent mettre en évidence la nécessité de régulariser la circulation de drogues illégales, notamment le GHB – dite drogue du viol.
En effet, au cours de la semaine dernière, de nombreuses personnes se sont manifestées pour partager leur histoire tragique. Hier, une étudiante d'Édimbourg a raconté au média anglais Mirror comment elle s'était faite droguer à son insu jusqu’au point de ne plus pouvoir parler ni bouger, lors d’une soirée, avec des étudiants plus âgés qu’elle, où son petit ami l’avait emmené. Une autre a raconté comment elle avait terminé dans des toilettes pour hommes après s'être évanouie dans un club. De son côté, Claudia Laing, 19 ans, s'est effondrée par terre dans le célèbre club de Manchester 42's', après avoir englouti un shot de Jägerbomb ; la jeune fille s’est vite mise à convulser. « Je n'avais aucune idée de ce qui m'arrivait. Je ne savais pas si j'allais dormir ou mourir » a-t-elle témoignée. Avant d’avertir : « Les filles… soyez prudentes lorsque vous sortez ! Gardez un œil sur vos boissons !! J'ai mis ma main sur ma boisson et j'ai quand même réussi à me faire doper. Il y a des gens horribles et méchants en boite de nuit. » Beaucoup d’autres ont également signalé l’administration de GHB via une aiguille hypodermique, après avoir constaté des trous de piqûre sur leur corps.
Des boycotts sont prévus dans tout le pays dès aujourd’hui
Le mouvement du boycott a été mené par Martha Williams, une étudiante universitaire en troisième année à Édimbourg, qui a créé le compte Instagram Girls Night In Edinburgh. Les gens ont partagé leur histoire sur la page, ce qui a donné de l'énergie à cette campagne nationale militant pour la mise en place de réformes pour sécuriser la vie nocturne. Martha a écrit une lettre ouverte à toutes les boîtes de nuit d'Édimbourg avec des suggestions que les gens lui ont envoyées, notamment des contrôles d'entrée plus approfondis, une vidéosurveillance haute définition, des gobelets transparents et une formation du personnel pour contrôler au mieux l'abus de drogues.
Larissa Kennedy, présidente de l'Union nationale des étudiants, a déclaré qu'il était « dégoûtant » que tant de femmes se fassent doper. « Ma rage, mon amour et ma solidarité vont à toutes celles qui ont été touchées par ces actes de violence, et à toutes les autres femmes et personnes marginalisées qui subissent des violences sexuelles sur nos campus et dans nos communautés », a-t-elle déclaré au Huff Post.
Les chiffres inquiétants obtenus par la BBC montrent qu'il y a eu au total 26 000 incidents de dopage signalés en Angleterre et au Pays de Galles depuis 2015. Sans compter que de nombreux incidents ne sont pas signalés parce que les gens ne savent pas qu'ils en ont été victimes – ce qui signifie que le nombre réel est probablement beaucoup plus élevé.