Balance ton bar : le mouvement qui dénonce les agressions sexuelles dans les bars Bruxellois

undefined 28 octobre 2021 undefined 20h54

Lisa B

Depuis un peu plus d’une semaine, le mouvement « Balance ton bar » a été lancé sur Instagram. Suite au lancement du compte, de nombreuses jeunes filles ont très vite réagi, témoignant d’histoires d'abus sexuels ou de viols suite à une prise de drogue non consentie. Si au début les plaintes visaient notamment deux bars phares du quartier d’Ixelles - Waff et El Café -, il s’avère que les nombreux témoignages révèlent un plus grand nombre de lieux concernés. Les témoignages dénoncent notamment certains employés de ces bars, pour la plupart des barmans, qui auraient administré des drogues dans les verres de certaines clientes à leur insu, avant d’abuser sexuellement d’elles. Les témoignages pour le moins glaçants ont mené, la semaine passée, à une grande marche de près de 1.300 personnes au Cimetière d’Ixelles en soutien aux victimes de ces violences sexuelles.

La cofondatrice du mouvement Maïté Meeus s’est exprimée à ce sujet ; "En un peu plus d'une semaine maintenant, j'ai reçu plus de 200 témoignages, je ne les compte plus... On dépasse les 1.000 messages de jeunes filles qui m'expriment qu'elles ont vécu des attouchements sexuels, des viols, des cas de drogues dans le verre dans des bars à Bruxelles, mais pas seulement. Plusieurs témoignages concernent des zones au-delà des frontières bruxelloises", explique-t-elle. Très vite, la titulaire du compte Instagram s’est donc rendue compte que les victimes se trouvaient partout sur le territoire belge, et qu’un vrai danger planait dans le milieu nocturne. De très nombreux bars et discothèques célèbres à Bruxelles ont en effet été dénoncés, tels que le Bloody Louis, le You, Les Jeux d’Hiver, le Mirano, Madame Moustache, mais aussi des bars comme le Murmure à Ixelles, le Rock Classic, le Café Central ou encore le Bonnefooi dans le centre de Bruxelles, selon le média 7 sur 7. 


Le parquet de Bruxelles mène l'enquête

Le parquet de Bruxelles a vite réagi. “Suite aux messages qui sont apparus sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, le parquet de Bruxelles tient à souligner que chaque plainte concernant des infractions sexuelles est prise très au sérieux”, a-t-il communiqué mercredi. Le parquet mène aisni une enquête approfondie et « minutieuse » sur ce dossier de violence sexuelle. « Outre la collecte de preuves matérielles, à savoir des traces biologiques et des images de caméras de surveillance, un maximum de témoins sont identifiés et interrogés afin de constituer un dossier probant et de confronter tout suspect à ces éléments de preuve ». D’après certains témoignages, au moins un barman aurait drogué des jeunes clients en au moyen de substances illégales dans leur verre, avant de les agresser sexuellement. La direction de ces deux bars d’Ixelles, le Waff et le El Café, a assuré que le membre du personnel visé par les nombreuses plaintes a été écarté de ses fonctions, en attendant la suite de l’enquête.

Écho au mouvement anglais Girls Night In Edinburgh

L’histoire fait écho au mouvement lancé en Angleterre ces derniers jours par des étudiants de plus de 30 universités différentes qui militent pour un boycott national des boîtes de nuit. En effet, de nombreuses victimes ont témoigné d’une prise de drogue à leur insu avant de se faire agresser, pour la plupart. Le mouvement du boycott a été mené par Martha Williams, une étudiante universitaire en troisième année à Édimbourg, qui a créé le compte Instagram Girls Night In Edinburgh. Les gens ont partagé leur histoire sur la page, ce qui a donné de l'énergie à cette campagne nationale militant pour la mise en place de réformes pour sécuriser la vie nocturne. Martha a écrit une lettre ouverte à toutes les boîtes de nuit d'Édimbourg avec des suggestions que les gens lui ont envoyées, notamment des contrôles d'entrée plus approfondis, une vidéosurveillance haute définition, des gobelets transparents et une formation du personnel pour contrôler au mieux l'abus de drogues.