On a tous le même problème, surtout quand on est une meuf, peu importe la miraculeuse capacité d’absorption de liqueurs en tous genres dont on dispose : l’envie incoercible d’uriner en soirée. Un verre de trop et c’est un marathon les jambes croisées, un slalom olympique pour accéder aux toilettes. Car oui, le problème vient des toilettes, toujours occupées, encerclées par des centaines de pisseurs en dèche. On a voulu mettre un terme à ce fléau, voilà ce qu’on a trouvé. Tout ceci n’a rien de scientifiquement prouvé.
La première chose à savoir, c’est qu’une grande partie de l’envie pressante est liée au mental. Tout ça c’est dans ta tête, frérot. Lorsque le frémissement désagréable d’une vessie pleine à craquer vient encombrer ton esprit, projette-toi au milieu de ton plancher pelvien. Concentre-toi, détends tes muscles de façon à atténuer la pression exercée sur ta vessie. Tente de visualiser ton urètre et maîtrise-le mentalement. Si tu ne comprends pas de quoi je parle, ferme les yeux, imagine-toi dans une cave déserte avec un robinet calé au-dessus des parties génitales et ferme-le. C’est tout.
Ton instinct tout pourri te pousserait à te dandiner dans tous les sens si le regard des autres n’était pas si critique. Le principal est de rester calme à tout moment. Avoir envie de se soulager urgemment est dû à cette foutue pression qu’exerce ton corps sur ta vessie pour la libérer à tout prix. Sautiller sur place n’aide en rien ce phénomène, reste donc stoïque, imperturbable face aux affres d’une pisse dévastatrice.
Dans ce bien-être psychique que tu essaies d’instaurer tant bien que mal, essaie de te changer les idées. Focus ton attention sur les vannes pourraves que le bout-en-train de ton équipe enchaîne depuis des heures. Par contre, évite de rire : au risque de te faire passer pour un extrême relou, ça t’empêchera littéralement de te pisser dessus.
La position adoptée est également primordiale dans la retenue des flux salvateurs. Le contrôle de soi c’est bien, mais la biologie s’en fout un peu quand même que tu sois un control freak. Rester debout est certainement la meilleure manière de se retenir. Croiser ses jambes ajoute en efficacité. S’il n’est pas possible de rester debout tout seul au milieu de la pièce, de peur que quelqu’un remarque qu’il y a anguille sous roche, il reste impératif de croiser les jambes tout en changeant de croisement régulièrement pour déplacer le point de pression.
Se retenir de faire pipi c’est se mettre dans les meilleures dispositions possibles. La chaleur est un facteur qui aide à empêcher ce qui s’appelle la "diurèse du froid", soit ce qui provoque l’envie pressente d’uriner lorsque l’organisme est confronté à du froid.
Aussi, boire c’est cool et il est évident que ce genre de problèmes ne se poserait pas si tu savais contrôler ta consommation de liquides. Pour faire avec les moyens du bord, essaie de limiter au maximum ta consommation de boissons gazeuses. Les petites bulles de ta vodka tonic amplifient ton envie d’aller aux toilettes, tu sais.
Impérativement éviter de s’approcher de toutes sources de fluides type : robinet ouvert, fontaine, bar, pluie, mec qui ne sait pas boire et qui en fout partout. Que rien ne vienne perturber ta laborieuse paix intérieure.
Se retenir longtemps, c’est un effort de longue haleine qui nécessite une préparation d’avant-propos. Un plancher pelvien sa se muscle. Il s’agit de ne pas se lancer à la recherche d’une cuvette dès qu’un pipi pointe son nez. Aussi, il faut apprendre à maîtriser son périnée en le contractant régulièrement et garder en tête que lorsqu’on va aux toilettes après un premier verre d’alcool, on libère une grande quantité d’anti-diurétiques, ce qui mène par la suite à vouloir aller aux chiottes toutes les 35 secondes.
Voilà, donc c’est ça ou gruger tout le monde dans la queue des WC.