Et alors les concerts-test, on oublie et on se revoit en 2022 ?

undefined 13 avril 2021 undefined 16h40

Robert de la Chapelle

Souvenez-vous, il y a de ça presque trois mois, on vous annonçait une série de concerts-test prévus en mars à Paris, mais également en février à Marseille – parole de ministre de la Culture. Presque trois mois après donc, le verdict est sans appel : personne ne sait où on en est. Ce lundi 12 avril 2021, le Syndicat national du spectacle musical et de variété (ou PRODISS comme on aime à l’appeler) a émis une lettre ouverte à l’attention du président de la République pour faire bouger les choses et obtenir la signature du protocole envisagé. Parce qu’en fait, ça fait plus d’un mois que les organisateurs de concerts-test sont sans nouvelles.

 
Un projet presque avorté… un projet pas français pour deux sous

« S’il est, hélas, déjà trop tard pour la majorité des festivals de cet été, l’urgence est désormais de sauver les spectacles et tournées qui doivent se tenir dès la rentrée de septembre. » Dans sa lettre, le PRODISS agresse un message clair au président Emmanuel Macron : il y a encore un peu d’espoir, mais plus pour longtemps. Excuse du reconfinement oblige, le report initialement annoncé en mars dernier pour avril passe à la trappe. Mais ce que le syndicat reproche d’abord aux autorités compétentes, c’est le manque de communication à ce sujet ces dernières semaines ; une déception pour un secteur extrêmement engagé à relancer la machine.

La conclusion de ce manque de réalisation est lourde, car la liste de grands noms de la fête comme les Eurocks, Main Square, Lollapalooza ou Garorock continue de s’allonger. « Ces expérimentations, si elles avaient été soutenues de façon plus franche, auraient sans doute permis de maintenir ces festivals. » Une affirmation pleine de dépit, à laquelle s’ajoute la déception d’avoir fourni autant d’efforts pour le bien national : « Les professionnels n’ont jamais cessé de travailler à des expérimentations permettant de respecter les impératifs sanitaires, afin d’offrir aux Français les occasions de retrouvailles et de joie uniques qu’ils espéraient pour cet été. »

Imaginez un peu le délire : 5 000 personnes attendues dans des règles de restrictions sanitaires plus ou moins draconiennes, mais dans le bel espoir unique et symbolique de faire revivre les évènements le plus tôt possible. En têtes d’affiche : Indochine, IAM… des artistes pour le moins réputés, si ce n’est pas forcément appréciés par toute la nation. Mais le tableau était suffisamment bien dépeint pour ne plus envier à nos voisins espagnols, allemands, britanniques ou hollandais d’avoir eu leur dose de fun, de musique et d’optimisme. Annoncés fin janvier par Roselyne Bachelot en personne, c’est finalement le drame deux mois et demi plus tard, quand les organisateurs sont laissés sans réponse et les dates reportées sans certitude à l’horizon.