Un pas de plus vers la guerre à la drogue ?

undefined 19 avril 2021 undefined 20h15

Robert de la Chapelle

« On se roule un joint dans son salon et à la fin on alimente la plus importante des sources d’insécurité… » C’est lors d’un entretien au Figaro ce dimanche 18 avril 2021 au soir que notre président Emmanuel Macron a prononcé ces paroles qui, pourtant vraies, nous paraissent invraisemblables. Alors que le cannabis thérapeutique a à peine fait son entrée en phase de test en France et que les coffee shops de CBD fleurissent à n’en plus voir l’horizon, la marche vers un avenir meilleur pour – au moins – les consommateurs semble compromis. Le président souhaite quand même lancer un grand débat national, en parallèle de sa chasse aux sorcières.

 
Un grand débat national sur la consommation de la drogue

Mais que compte-t-il trouver dans les possibles questions liées à ce grand débat ? Sur la question de la légalisation, il serait un peu osé de nier que déjà une grande majorité de Français.es est pour – lui qui avait lancé une consultation citoyenne en janvier dernier. Sur la question de la dépénalisation, n’en parlons pas. Questionner une quarantaine de participant.e.s, on voit déjà le top : mère de famille, personnes âgées ou jeunesse de droite bien rangée… quid des véritables consommateur.ice.s, celleux de tous les jours qui n’ont pas de profil bien déterminé ? Difficile de voir ici la question des drogues et de leur consommation abordée autrement qu’avec mépris et méfiance.

Alors que se passe-t-il concrètement du côté de la guerre à la drogue française ? Il semblerait que le gouvernement fasse fièrement état des lieux de 1 000 "opérations coup-de-poing" menées sur les 4 000 points de deal récemment répertoriés. Il n’y a pas si longtemps, Jean Castex annonçait également un renforcement des mesures à l’égard des fumeurs.ses de cannabis et l’usage en lieu public pouvait monter jusqu’à 200€ d’amende. Le message est depuis quelques mois bien clair sur la politique contre les drogues : on réprimande, on sévit, on punit. Pas sûr que ce débat mène bien loin.

Et sinon, personne ne s’est dit que rendre le cannabis légal pourrait déjà diminuer une part de la criminalité liée à son trafic ?