Fêtes clandestines : vers des sanctions pénales plus lourdes ?

undefined 16 novembre 2020 undefined 18h24

Lisa B


Dans la nuit du 13 au 14 novembre, un loft en Val-de-Marne accueillait plus de 300 personnes pour une fête clandestine, interrompue pour tapage nocturne par un riverain. Une douzaine de policiers sont alors intervenus pour mettre fin à l’événement clandestin. Le dimanche 15 novembre à Montpellier, même son de cloche : si l’événement rassemblait bien moins de monde, les policiers ont découvert plus d’une trentaine de personnes sans aucun respect des gestes barrières, donnant libre court à une soirée privée, organisée dans une propriété louée pour l’occasion. Il y a deux semaines de cela, on se rappelle également qu’une centaine d’élèves de l’École Nationale de Police, aspirant à devenir gardiens de la paix, se regoupaient pour une fête illégale, en plein couvre-feu, à Nîmes.

Du côté du Val-de-Marne, les policiers ont dû lancer des grenades de désencerclement pour mettre fin à la soirée, emmenant au poste trois fêtards suspectés d’être à l’origine de ce regroupement. À Montpellier, toutes les personnes présentes ont été verbalisées, et l’organisateur de la soirée a été convoqué par les gendarmes.


Renforcer les sanctions : vers le modèle britannique ? 

Alors que les clubs et autres espaces de fête restent fermés, le gouvernement voit dans ses évènements sauvages une grande injustice. Alors pour éviter que ce type de rassemblement ne se multiplie, des sanctions pénales plus lourdes sont envisagées. Une sanction qui avait déjà été réfléchie au moment du couvre-feu, et divulguée publiquement par Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement. Ce dernier annonçait jeudi 15 octobre sur Franceinfo que l'amende contre ceux qui organisent « des soirées clandestines » devra « sans doute » être augmentée ; actuellement de 135 euros, « l'amende aujourd'hui n'est pas suffisamment élevée, on va sans doute la renforcer », a déclaré le porte-parole. « Les rassemblements privés, parfois festifs, sont une source importante si ce n'est majeure de contamination », a-t-il ajouté.

La France pourrait-elle alors s'inspirer de ses voisins britanniques ? « Si on veut une sanction dissuasive, elle peut être très dissuasive. Je crois que c'est au Royaume-Uni où vous avez une sanction qui va jusqu'à 10 000 euros. C'est assez dissuasif pour ceux qui organisent ces soirées », a ajouté Gabriel Attal, avant de conclure : « Je sais que cela choque beaucoup de monde. Cela choque et cela énerve, et je le comprends, beaucoup de restaurateurs, beaucoup de patrons de boîtes de nuit qui sont aujourd'hui fermés et qui voient qu'il y a des personnes qui organisent des fêtes clandestines qui sont une source de contamination. Donc oui, il faut augmenter les sanctions ».