Les faits remontent à juin 2021 à la suite d'un concert d'Eddy de Pretto dans le cadre du festival Qui va piano va sano. Le chanteur français avait interprété son morceau "À quoi bon" dans lequel il questionne son rapport à la religion et son homosexualité, expliquant peiner à concilier les deux. « Je crois que je n'suis pas prêt pour obéir à ta Bible (...) Je sais ce qui te plaît, je crois que je n'ai pas lu les bons livres. Mais tu me diras nan, c'est trop, tu n'es pas assez sain. Pour venir dans tes rangs, il faut n'avoir fait presque rien. » Des paroles que l'artiste ne regrette absolument pas d'avoir chantées dans une église, comme il l'explique à la barre : « Mon désir était de poser des questions en tant qu'artiste sur des thématiques cruciales et majeures, je ne pensais pas que ça pouvait avoir des retours aussi néfastes ».
17 prévenus
Le chanteur a reçu près de 3000 messages d'insulte et menaces de mort. « J'ai eu très peur de sortir de chez moi, des troubles du sommeil (...) des troubles dépressifs, j'arrivais pas à comprendre cette violence », a témoigné le chanteur, notant que le curé de Saint-Eustache lui avait « exprimé tout son soutien ». Les 17 prévenus seront jugés pour harcèlement en ligne entraînant une incapacité totale de travail de plus de huit jours commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime.
« Espèce de gigantesque fiotte », « on va te retrouver pour ton manque de respect, fils de pute », « crève en enfer sale chien », « je vais te violer avec un balai dans une mosquée », avaient, par exemple, écrit des internautes, selon des captures d’écran postées sur le compte Instagram du chanteur. Ce procès doit durer jusqu'à vendredi.