Nuisances sonores : les clubs et bars désormais protégés par le gouvernement

undefined 29 novembre 2019 undefined 11h40

Lucas Javelle

Pour une fois, la justice a tranché en faveur des fêtards.


Si la proposition de loi anti-rave votée et acceptée au Sénat mardi 22 octobre dernier tirait une balle dans le pied des teufeurs, le gouvernement ne prend pas que des décisions néfastes au monde de la nuit. Jeudi dernier, l’Assemblée nationale votait l’amendement sur l’antériorité d’installation des lieux culturels, visant à protéger les bars et clubs des plaintes pour nuisances sonores. Une mesure historique et une première dans le domaine de la culture – l’État avait déjà tranché en faveur des secteurs agricoles, industriels et commerciaux.

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La formulation, peu claire, se résumera bien plus simplement en fiction : si Benoît, petit emmerdeur de première, s’installe au-dessus d’un bar à forte fréquentation ou un club dont les murs tremblent toute la nuit, c’est son problème. La loi stipule qu’il n’aura désormais plus le droit de porter plainte contre le lieu, puisque ce dernier était là avant et qu'il respecte déjà tout un tas de lois énervées. Nah. Pour ce qui est des riverains déjà résidents depuis longtemps, la loi ne précise rien, mais ils sauront se débrouiller avec leurs chers voisins.

L’initiative de signaler au gouvernement les craintes des lieux de divertissement face aux anciennes mesures avait été prise par le collectif nantais Culture Bar-Bars, réunissant plusieurs spots de la ville. Le message adressé à l’État faisait cependant part d’un cas national qui concerne aussi bien le Pays de la Loire que la Provence ou l’Île-de-France. Les clubs et bars, déjà soumis à des lois drastiques d’insonorisation et de respect du seuil de décibels, ne pouvaient plus assumer toutes les plaintes des riverains malgré leur respect de la législation. Une nouvelle qui devrait les laisser respirer un minimum.