L’ONU reconnaît enfin l’utilité médicale du cannabis

undefined 3 décembre 2020 undefined 14h58

Lisa B


Les partisans de la dépénalisation du cannabis y verront une grande avancée : ce mercredi 2 décembre, la Commission des stupéfiants des Nations unies (CND) a approuvé la reclassification du cannabis et de ses dérivés (l’huile, le pollen et la résine) dans les conventions internationales, reconnaissant ainsi son utilité médicale. Jusqu’à présent, le cannabis était classé dans l'annexe IV de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 ; c’est-à-dire la catégorie la plus restrictive, au même titre que les autres drogues favorisant les abus, sans réels intérêts médicaux.


Le cannabis bientôt utilisé pour la fabrication de nombreux médicaments ? 

En 2019, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait déjà demandé de retirer le cannabis et ses dérivés de l'annexe IV, estimant (grâce à plusieurs études scientifiques) beaucoup de potentiel thérapeutique dans cette plante. Aujourd’hui, c’est au tour du CND de suivre les recommandations de l’OMS. L’impact serait tel que le cannabis sera désormais utilisé pour la fabrication de médicaments (à l’instar de l'opium ou de la morphine). 

Néanmoins, le cannabis est toujours considéré comme un stupéfiant par l’ONU, au même titre que la cocaïne ; ce qui signifie que sa légalisation récréative est encore loin d’avoir sonnée ! Le CBD, substance non-psychoactive du cannabis, reste également dans la liste de produits stupéfiants, alors que la Cour européenne de justice demandait la semaine dernière que la France ne puisse interdire la vente du CBD (déja en vente libre dans de nombreux magasins).

Comme écrit dans les colonnes du Monde« c’est la première fois depuis 1916 que l’on reconnaît, au niveau international, l’intérêt thérapeutique du cannabis. Depuis plus d’un siècle, les conventions internationales sur les drogues maintenaient que ce produit était dangereux et sans intérêt médical. En 2020, l’ONU reconnaît le contraire », expliquait Yann Bisiou, maître de conférence à l’université Montpellier-III et spécialiste du droit de la drogue. Une grande avancée, historique même, donc.