« Pour aider la médecine et sauver les clubs » : retour sur les deux soirées test à Paris

undefined 18 octobre 2021 undefined 13h04

Lisa B

Si les boîtes de nuit ont été autorisées à rouvrir depuis le 9 juillet avec des restrictions tels que l’obligation d’un pass sanitaire et une jauge limitée, un projet scientifique s’est cependant déroulé ce dimanche 17 octobre pour envisager un retour à la normale. Deux soirées test, expérimentales, ont pris place hier à Paris, dans deux clubs phares de la ville : La Bellevilloise et à La Machine du Moulin Rouge. Ces deux soirées organisées dans le cadre de « Reviens la Nuit » ont rassemblé plus de 4.000 personnes, tous obligatoirement vaccinés, mais sans respect des gestes barrière et sans jauges imposées à l’intérieur des clubs. L'objectif ? déterminer les réels risques de contaminations dans les soirées en discothèques, chercher à évaluer le risque d'infection au Covid-19 lors d'une soirée clubbing en jauge pleine, avec des participants vaccinés et sans masque ; une étude pilotée par l’AP-HP et l’ANRS Maladies infectieuses émergentes.

D’abord prévu en juin, au Cabaret Sauvage et à la Machine du Moulin Rouge, le projet « Reviens la nuit » a été annulé à cause d’un manque de volontaires. Il a donc été reprogrammé à la Bellevilloise et à la Machine du Moulin rouge de 15h à 23h, ce 17 octobre. « On a été très touchés par le fait que les clubs furent les premiers à fermer et les derniers à rouvrir. (…) On s’est vite rendu compte que l’absence de ces lieux pouvait avoir un impact sur la santé mentale de nombreuses personnes. C’était donc important de faire cette recherche » nous racontait le Dr Liem Binh Luong Nguyen, co-investigateur de l’étude, dans une interview.

Des fêtards participants heureux et soulagés

Dans ce cadre, 2 200 personnes âgées entre 18 et 49 ans, toutes vaccinées, ont été invitées à participer au projet gratuitement. Cette fois-ci, les gens ont bel et bien répondu présents. À la sortie, des participants ont répondu au micro de RMC : « C’était une expérience géniale. Je suis profondément touché par cet acte militant que l'on vient d'accomplir, pour la science », « Tout le monde dansait, l’ambiance était super bonne », « Ça ne présage que du bon pour la suite ». Un autre raconte auprès de LCI : "On a aimé le fait qu'ils expérimentent un protocole ici. C'était pour aider la médecine à faire rouvrir les boites de nuit le plus normalement possible." 

Des capteurs d'air ont été installés à l'intérieur des clubs pour détecter la potentielle présence du virus. À leur arrivée dans le club, les nombreux volontaires ont dû déposer un test salivaire, effectué le jour J ; les participants sont invités à se dépister à nouveau dimanche prochain, afin que les médecins puissent comparer les taux de contaminations avec un autre groupe de 2 200 personnes, qui n’a pas pu assister à l’une des deux soirées.

"Ca va permettre de pouvoir étudier quelles sont les interactions, la circulation du virus, de manière à peut-être desserrer totalement les mesures barrière. Evidemment, on a besoin de ça, on a besoin de se retrouver, de faire la fête", expliquait Frédéric Hocquard, adjoint à la mairie de Paris en charge de la vie nocturne, présent lors de l’événement test. Si les résultats se révèlent en effet concluants, l'ouverture des boites de nuit pourra se faire « dans les meilleures conditions » , sans plus aucune restriction – mise à part le pass sanitaire à l’entrée.

Dans le cadre de ces deux soirées test, la Machine du Moulin rouge ont regroupé 15h à 23h des artistes de renommés tels que Laurent Garnier, Kiddy Smile, Jabberwocky, Pete The Monkey, Bambounou, le collectif La Créole, Roni, ou encore Rag.