Bouffons tous des champis pour guérir de notre dépression

undefined 10 novembre 2020 undefined 15h30

Robert de la Chapelle

Dans le corps médical, ça ne jure que par les benzos depuis trop longtemps pour traiter des maladies anxiogènes et liées au stress et à la dépression. Alors quand on nous traite de gros drogués parce qu’on a mangé deux champis le soir dernier, on rigole. D’autant que du côté des États-Unis, à Baltimore dans le Maryland, l’université de médecine Johns Hopkins a mené une petite étude sur l’apport de la psilocybine (molécule présente dans les champignons hallucinogènes) au mental des personnes atteintes de profonde dépression. Le résultat n’est ni surprenant, ni rassurant pour les labos pharmaceutiques : ça marche.

 
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L’étude n’est pas toute jeune, puisqu’elle avait été menée en 2016. Sur 24 patients, tous ont été traités avec deux doses bien précises de psilocybine, accompagnées de psychothérapies. Très rapidement, les résultats sont concluants, et la plupart des participants ont commencé à aller mieux. La moitié d’entre eux sera même en complète rémission au terme de leur quatre semaines de suivi. « L’ampleur de l’effet que nous avons constaté est quatre fois plus grande que celui des antidépresseurs traditionnels sur le marché longtemps testés cliniquement », explique Alan Davis, professeur de psychiatrie à l’université Johns Hopkins.

« Puisque la plupart des autres traitements prennent plusieurs semaines, voire mois, et impliquent des effets secondaires indésirables, cela pourrait changer complètement si les prochains essais cliniques prennent en compte nos trouvailles. » Selon les chiffres de l’Institut national [américain] de la Santé mentale, 300 millions de personnes souffriraient de dépression majeure dans le monde entier. Un trouble de plus en plus présent, difficilement contrôlable et guérissable, qui se manifeste d’autant plus en cette période de crise mondiale assommante. Donc bouffez des champis, ça ira mieux.