La chanson culte Rock and Roll Part 2 utilisée dans « Joker » de Todd Phillips fait polémique, alors que le film mène une ruée déjà bien controversée vers les Oscars, jugé trop violent quant à son regard sur la société américaine.
Et pour cause ? L'auteur de Rock and Roll Part 2, Gary Glitter, purge une peine de prison pour des raisons pédophiles. Pourtant, il s'agissait bel et bien d'une scène grandiose : celle où Joaquin Phoenix, dans le rôle du Joker, danse sur les marches d'un escalier du Bronx. Un escalier devenu presque mythique, ayant attiré bon nombre de touristes.
Mais le scandale éclate, car la musique de cette séquence à couper le souffle est signée par la rock star Britannique des seventies Gary Glitter, habitué des barreaux de prison pour plusieurs actes pédophiles. Tout commence en 90 quand Glitter est condamné à quatre mois de prison pour avoir téléchargé des contenus pédopornographiques. Il réitère en 2006, cette fois-ci par abus de mineurs au Viêt Nam, ce qui lui coûtera trois ans de prison.
Pire encore, il y a quatre ans de cela, Glitter est impliqué dans l’affaire Jimmy Savile - pédophile et ancienne star de la BBC -, soit l'un des plus grands scandales pédophiles jamais connu en outre-Manche, ayant impliqué près de 300 jeunes victimes. Glitter paye encore sa peine en prison, et ce sera encore le cas pour les douzaines d'années à suivre.
Et là, les internautes s'offusquent de constater que Todd Phillips ait pu faire ce choix de musique, finançant ainsi l'un des plus gros criminel de notre temps. « Je n’irai pas voir Joker tant qu’ils n’enlèvent pas la chanson d’un pédophile condamné, ou reversent des royalties à une association de défense contre la maltraitance des enfants » écrit un utilisateur de Twitter. Parmi bien d'autres.
Dancing with the Devil ... I will pass on paying to see #JokerMovie until they remove convicted pedophile Gary Glitter 's song or donate royalties from it to a child abuse charity. C'mon @wbpictures what the "hell" were you thinking when you green lighted this flick? Joker @TMZ pic.twitter.com/pGXHjB09Ij
— hoopstah (@hooperstarium) 7 octobre 2019
Un porte-parole de Snapper Music (la société britannique qui détient les droits sur les masters des chansons de Gary Glitter) s'est tout de même empressé de préciser que Glitter ne touchera aucun droit, et que le but n'est absolument pas d'en faire la promotion. Universel Media Publishing Group, qui détient les droits du tube aux Etats-Unis, a aussi tenté de mettre fin à la polémique en précisant dans un communiqué officiel que "les droits de Gary Glitter sur le copyright de ses chansons sont détenus par UMPG et d'autres parties. Par conséquent, UMPG ne lui verse pas du tout de royalties ni une quelconque autre contrepartie".
La question se pose maintenant de savoir si l'oeuvre doit se trouver dévalorisée dès lors que son auteur est qualifié de monstre par le grand public... Débat à suivre.