Le syndrome de Diogène, le mal qui nous touche tous un jour ou l'autre

undefined 10 janvier 2020 undefined 01h35

Agathe

De quoi parle-t-on, exactement ? Le syndrome de Diogène se caractérise par un glissement soudain vers l'isolement social, une négligence extrême de l'hygiène domestique et corporelle ainsi qu'un refus catégorique de toute aide. Ce déséquilibre est généralement reconnu et signalé par le voisinage aux services de la ville.

Ce sont de forts effluves de charclos tuméfiés, des dégâts des eaux réguliers ou l'apparition de vermine qui met généralement la puce à l'oreille. Sauf, bien-entendu, si le bâtiment dans lequel tu vis est un sordide taudis de base.

Le Diogène est susceptible, ce qui reste le plus grand combat des autorités parisiennes. Difficile de les approcher, difficile de les soigner. Pire que ta chambre d'ado en 98, le Diogène amoncèle toutes sortes de détritus dans son lieu de vie, s'y déplace en enjambant des montagnes de bric-à-brac, se retranche entre les magazines usagés et les cannettes pliées. Une vie de rêve pour quiconque jubile d'être un clodo sous son propre toit.

Loin des blagues de mauvais goût sur les habitudes pas très clean du commun des mortels, ce syndrome n'est pas à prendre à la légère. Il y a, d'une part, les risques liés à la santé mentale et physique des personnes touchées, de l'autre, les risques d'effondrement et d'incendie dans les lieux détériorés.

Ce syndrome n'est pas une maladie. Tirant son nom du philosophe grec Diogène qui vivait dans un tonneau et méprisait les hommes, ce syndrome est en réalité le symptôme d'autres pathologies. Le Diogène couve souvent une addiction, une dépression ou encore un trouble cognitif tel que l'Alzheimer.

Somme toute, avant de t'affoler d'un concubin qui ne range pas ces slips sales et brosse les dents du lavabo en même temps que les siennes, prend la peine d'être patient et de ne pas crier au crime contre l'humanité à chaque poil pubien qui traine. Le syndrome de Diogène pullule silencieusement en ville, il s'agirait de rester vigilant aux plus discrètes puanteurs dans les parties communes.