#MeTooGHB : quand la drogue du viol fait plusieurs victimes à Paris

undefined 8 novembre 2021 undefined 13h43

Lisa B

Connue pour être la « drogue du viol », le GHB ne date pas d’hier, bien qu’on en parle massivement à Paris depuis le dernier week-end d’octobre. Ce psychotrope, qui est également un très puissant dépresseur du système nerveux central, fait perdre tous les repères à celui qui en consommera. Mélangé à de l’alcool, les dégâts peuvent être dramatiques ; somnolence, perte de conscience, mais aussi perte de mémoire. Ainsi, c’est l’outil idéal pour toute personne malveillante qui souhaitera profiter d’autrui, dans le cadre d’un événement festif notamment. C’est ce qui se passe en ce moment au Royaume-Uni, où plusieurs étudiants ont appelé à boycotter les lieux de nuit à cause d’une trop grosse circulation de cette drogue qui aura fait plusieurs victimes. Peu de temps après, le mouvement belge #BalanceTonBar a surgi sur les réseaux, dénonçant également le trop grand nombre de victimes de GHB dans des bars à Bruxelles ; certains barmans auraient profité de leur rôle de serveur pour droguer des jeunes femmes à leur insu, avant d’abuser d’elles. Le dernier week-end d’octobre, c’est autour de Parisiennes de crier gare, après que plusieurs témoignages aient alerté la ville. Des faits similaires se sont en effet déroulés dans les quartiers de Pigalle et des Grands Boulevards, notamment au Bus Palladium et au O’Sullivans. Le mouvement #MeTooGHB a alors été lancé par le collectif de défense des femmes Héroïnes 95.


"On ne sait pas ce qu'il s'est passé, c'est pour ça qu'on a lancé cet appel à témoins, pour recouper les témoignages de différentes personnes et éventuellement trouver d'autres victimes"
a expliqué le collectif à BFMTV, suite aux évènements qui se sont doublement déroulés au Bus Palladium dans la nuit du 29 au 30 octobre, et au O’Sullivans dans la nuit du 30 au 31 octobre. Le collectif a alors lancé un appel à témoins ce lundi sur les réseaux, afin d’aider plusieurs femmes, qui, après la soirée dans ces deux lieux phares de Paris, déclarent avoir été droguées au GHB à leur insu. Pour cause, elles ont ressenti "tous les symptômes de l'intoxication au GHB", à savoir des vomissements, un malaise, une quasi perte de connaissance, l’impression de ne plus pouvoir tenir sur ses jambes et de ne plus pouvoir parler.

Les militantes d’Héroïnes 95 espèrent recueillir de nouveaux témoignages qui pourraient aider l’enquête, mais aussi étendre la parole et briser le tabou. Car pour les victimes, il est difficile de se faire entendre à ce sujet ; la drogue n'est en effet détectable que quelques heures dans le sang et même moins de 12 heures dans les urines, ce qui est donc quasi impossible à prouver auprès des autorités. Avec ce compte Instagram et notamment le mouvement #MeTooGHB, le collectif « souhaite envoyer deux messages. D'abord dire aux agresseurs de ne pas le faire, car c'est contraire à la loi. Ensuite, rappeler aux lieux festifs qui accueillent du public que c'est leur responsabilité et qu'ils doivent former leur personnel, leurs videurs... ».

Le compte Instagram rappelle : « Vous n'êtes pas responsable des violences que vous subissez/avez subi. JAMAIS. Le responsable, ce n'est ni le lieu, ni le moment, ni la relation, ni votre tenue, ni vos réactions, ni rien qui vous concernerait ou qui concernerait les circonstances...
Le SEUL responsable, c'est l'agresseur. » Aussi, l’administration de substances à l’insu d’autrui peut engager de 5 à 7 ans d'emprisonnement et de 75000 à 100 000 euros d'amende.